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Truffes Malgré les recherches, la culture des truffes conserve son mystère

Depuis quelques décennies, grâce notamment aux travaux menés par l'Institut national de la recherche agronomique, la production truffière redémarre en France, mais on échoue toujours à systématiser des récoltes aléatoires.

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Guerres mondiales, exode rural, évolution des pratiques agricoles ou encore augmentation des températures, autant de facteurs qui ont conduit la France à voir sa production de truffes passer en un siècle de plus de 1.000 tonnes par an à moins de 30, pour 20.000 hectares plantés (dont la moitié en production). Evénement fondamental dans le rebond de la production, l'apparition du "plant mycorhizé" au milieu des années 70, une technique développée par l'Inra qui consiste à élever des plants d'arbres truffiers (généralement des chênes verts, mais aussi chênes pubescents ou, plus exceptionnellement, noisetiers) au contact de spores de truffe, avant de les planter en milieu naturel.

Les objectifs consistent aujourd'hui à augmenter le taux d'arbres producteurs sur une truffière (estimé à 15 ou 20%) et à favoriser la précocité de la production, qui se situe autour de 10 ans. Les recherches s'orientent ainsi sur la conduite des truffières et certaines observations montrent qu'il convient de privilégier "des pratiques culturales légères, qui respectent la biodiversité" ou de planter ses arbres dans "des zones peu boisées", explique Pierre Sourzat, responsable de la station trufficole du Montat (Lot).

Il est également démontré que la truffe -particulièrement la tuber melanosporum, fameux "diamant noir" du Périgord- se plaît dans les sols "argilo-calcaires", "bien drainants", mais craint la sécheresse, précise Jean-Marc Olivier, chercheur à l'Inra. Il évoque avec une pointe d'inquiétude la situation dans le Sud-Est, où se concentrent, avec le Sud-Ouest, le Centre et la Bourgogne, les principales truffières de France. Si certaines méthodes -apport hydrique, paillage au pied des arbres, diagnostics des sols avant plantation, limitation des produits chimiques, travail manuel- ont permis des avancées, M. Sourzat demeure toutefois perplexe : "Des gens qui n'appliquent aucune de ces recommandations obtiennent de très bons résultats".

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